24 mars 2012

Lettre de Charlie Hebdo à M. Mohammed Moussaoui, Président du CFCM

Je ne peux pas résister à la tentation de vous faire lire une lettre à laquelle j'adhère entièrement.

  Monsieur Moussaoui,
La publication du dernier numéro de "Charlie Hebdo" représentant
Mahomet vient de donner lieu une fois encore à des représailles lamentables de la
part d’individus décidément bien peu éclairés que, au titre de Président du CFCM,
vous avez le devoir de canaliser.
 Dans "Le Monde" paru ce mercredi vous affirmez ne pas voir de lien
entre les élections en Tunisie et en Libye et l’outrage caricatural nous rappelant
tant bien que mal ce qu’est la charia, ou tout au moins sa partie la plus
spectaculaire pour Le citoyen français de base peu au fait de ce qui se passe sur
son Sol.
Je vous tiens pour quelqu’un d’intelligent et de cultivé, vous devez donc
savoir qu’en France la caricature est une tradition très ancienne et un art très prisé,
qu’aucun sujet n’y échappe et surtout pas un sujet d’actualité, et l’instauration de la
charia sur un sol resté longtemps laïque est un sujet suffisamment grave et
inquiétant pour ne pas faillir à la règle. La charia, l’islam, n’ont pas à faire exception
à cette règle.
 La charia est un système archaïque fondé il y a 14 siècles, profondément
odieux, sexiste, rétrograde, discriminant et antidémocratique. Dénoncer ce
système par la caricature est un procédé visant à en montrer toute l’abjection.
Condamner la charia, Monsieur, est un acte de salubrité publique
nécessaire à la démocratie dont vous profitez puisque c’est en France que vous
vivez en toute liberté.
 Jouiriez-vous de la même liberté au Maroc ? J’en doute fort sinon
comment expliquer la présence aussi énorme de Marocains abandonnant le Maroc
pour la France ? C’est bien que l’air y est plus doux et plus libre ici…
 Cette charia prônée par Le Coran et faisant partie intégrante de l’islam
(Le Coran est la base de l’islam, l’islamisme n’en étant que son expression la plus
spectaculairement virulente) il est hautement souhaitable de s’en inquiéter,
d’autant qu’une bonne partie de ceux qui ont permis ce désastre antidémocratique
vivent sur notre sol et que des élus « dhimmis » – comme les nomme votre dogme
– appellent de leurs vœux le droit de ces promoteurs chariamistes de se présenter
à des élections avec les conséquences terribles qu’on imagine.
Vous déclarez que « Pour les musulmans, Le simple fait de caricaturer le
prophète est, en soi, inacceptable et blessant ». Blessant je le conçois mais
inacceptable ?
 Ce qui est inacceptable c’est d’interdire le divorce y compris en France,
Ce qui est inacceptable c’est d’autoriser la polygamie y compris en
France,
 Ce qui est inacceptable c’est de considérer que la femme est inférieure à
l’homme y compris en France,
Ce qui est inacceptable c’est d’enfermer les femmes sous des linceuls
noirs y compris en France,
 Ce qui est inacceptable c’est de refuser à la femme d’épouser l’homme
de son choix pour lui faire épouser celui que sa famille a choisi pour elle y compris
en France,
Ce qui est inacceptable c’est qu’il existe un « Conseil Européen de la
Recherche et de la Fatwa décrétant les fatwas ayant pour vocation d’être
appliquées en France ».
En France aucune loi ne punit le blasphème, comme l’a d’ailleurs
démontré la récente affaire du coran brûlé et qui a vu la relaxe de l’incendiaire. En
conséquence en France, Monsieur Moussaoui, il est permis de brûler un coran si
on le souhaite et de caricaturer et de se moquer d’un prophète, fût-il le vôtre.
> > > > > Les différentes manifestations hostiles à cette publication de Charlie
Hebdo n’ont pas manqué de fleurir sur les forums, certains insultant copieusement
les Français, d’autres réclamant à grands cris des caricatures de « juifs de 40 », ce
qui semble assez loin de votre souhait d’un « désaccord exprimé dans le respect
des Lois et de l’intégrité des personnes ».
Vous devriez d’ailleurs rappeler à vos coreligionnaires si bienveillants et
aimants envers les citoyens qui les accueillent, que la fête de l’Aïd el-Adha qu’ils
vont fêter dans quelques jours est un vibrant hommage à… Abraham, un Juif ! A
mon avis certains doivent ignorer ce détail au vu du niveau intellectuel
remarquablement bas de leurs commentaires.
 Dans votre interview une phrase m’interpelle tout particulièrement « Dans
Le même temps, ils doivent accepter et comprendre que dans nos sociétés, Le
rapport au sacré n’est pas le même pour tous ». J’aimerais savoir de quelle société
vous parlez ? Est-ce la société musulmane, la société française, la société
marocaine ?
 Si c’est la société marocaine c’est que vous ne vous sentez pas français,
si c’est la société musulmane c’est que vous ne vous sentez pas démocrate et si
c’est la société française je vous rappelle qu’elle n’a aucun rapport au sacré
puisque séparée du religieux depuis qu’une célèbre loi de 1905 en a décidé ainsi,
ce que manifestement malgré votre récente naturalisation vous ne semblez pas
avoir encore bien intégré.
 D’ailleurs dans votre document répertoriant les différents abattoirs pour
l’Aïd vous illustrez parfaitement la difficulté que vous - et vos coreligionnaires -
avez à vous considérer comme des citoyens français à part entière puisque vous
adressez vos vœux aux « musulmans de France » et non pas aux musulmans
français.
 Je vous invite donc - vous et vos coreligionnaires « de France » - à vous
interroger sur votre rôle dans notre société française, sur votre capacité à adhérer
à nos valeurs laïques et démocratiques et sur votre capacité à pratiquer
l’autodérision car décidément, je vous trouve très coincés du turban.
 J’attends avec impatience votre rapport sur les actes islamophobes que
vous avez recensés et ne manquerai pas de compiler de mon côté les actes
francophobes que je me ferai un plaisir de vous transmettre à mon tour.
 Par ailleurs, en cherchant (vainement) vos coordonnées je tombe à
l’instant sur un article du site cfcm.tv particulièrement insultant pour les citoyens
français. Je suis très choquée par les relents de xénophobie de cet article dans
lequel il est question de la France qualifiée de « République malade et satanisée »,
de « protection bienveillante d’un pouvoir occulte « qui trouve toute sa jouissance
dans le spectacle du malheur d’une frange indésirée de sa population », de « la
France victime de son arrogance et de son orgueil ».
En tant que représentant des musulmans en France vous seriez
bien inspiré de veiller à ce que le pays qui vous accueille et qui vous a
accepté comme citoyen ne soit pas insulté et trainé dans la boue par votre
communauté, car si la loi sur le blasphème n’existe pas, la loi sur la

diffamation existe bel et bien.
Je vous prierais donc de faire en sorte que cet article injurieux soit rectifié
afin de ne pas créer davantage de tensions.
 Veuillez agréer, Monsieur Moussaoui, mes salutations définitivement
laïques.
 Caroline Alamachère

Voilà qui est bien dit. Français de souche ne nous laissons pas convertir de force, ni égorger sans rien faire. Pensez à la période 39-45. Résistez

01 mars 2012

L'abatiale de Belleville-Sur-Saône.

L'église de Belleville-Sur-Saône,  est indissociable  des Sires de Beaujeu.
 Elle  en fut même leur sépultures.
  
 C'est bien le seul édifice intéressant de la ville.
A l'exception de la Gendarmerie pouvant être qualifié de véritable clapier.
Peu de gens en effet sont dans cette ville aussi mal logés que ses occupants.



Pour photographier l'édifice implantée à l'Est de la localité il faut prendre du recul.
Et la vue est alors polluée par des équipements modernes de la ville, dont une abominable zone commerciale sise à moins de 200 mètres.

                   Cet imposant monument, roman dans son ensemble, est consacré à la Vierge en 1179. C'est donc presque du Roman tardif .
L'oculus à  rosace du fronton est du gothique primaire date de 1175. 


  Ici pas les modillons que l'on trouve dans l'art roman Haut-vergnat.
Le portail est surmonté de boudins à damiers et losanges soutenus par des colonnes.
 Les modillons sont placés ici sous une corniche abritant le portail résolument roman.



De gauche à droite :
- Un objet pouvant ressembler à une coiffe de bouffon,
- Une fleur, peut être de carline à feuilles d’acanthe,
- Un homme grimaçant et tirant la langue,
- Deux animaux accolés (peut être des lapins comme sur l'église d'Ally (15)


Puis surplombant l'archivolte à damier :
- Une autre fleur
- Un porc
- Un chien



Enfin,sous le bandeau à damier :
- un modillon à copeau
- Une figure grimaçante  et tirant sur la commissure des lèvres (église d'Ydes 15)
- une pomme de pin.
 
 Les Chapiteaux des colonnes géminées sont d'un roman tardif.
On imagine même une restauration plus avancée dans le siècle. 
pas du Violet-le-Duc tout même. Heureusement.


Faisant le tour de l'édifice dans le sens inverse des aiguilles de la montre (Eh oui je suis comme ça!) on admire le clocher "en bâtière" à ouvertures géminées et ses abat-sons.


Notre-Dame fut à l'origine l'église d'une abbaye avec cloître, salle capitulaire
Ce square situé au sud est certainement l'emplacement de l'ancien cloitre
détruite lors de la Révolution  

 Quelques pierres de ce cloitre sont exposées dans le narthex du sanctuaire.
                  ( Ici un oiseau, peut être palmipède, avec une sorte de masque).
 
Je lisais justement ce matin l'AGE D'OR CAPETIEN (remarquable pavé de 775 pages).
Dans la rubrique évoquant la religion je lisais que le dominicain Etienne de Bourbon originaire de Belleville  évoque le fait que certains membres des dominicains auraient pu oublier certains règles relatives au voeux de chasteté et "se rendre coupable d'entorses graves à leur règle au dire de l'une de ses connaissances, un saint abbé augustin"  .

Mais le ciel veillait!!! 
""""""" Il faut remarquer que le seigneur punit souvent les lieux sacrés. Soit qu'il aient été  profanés, soit que quelque chose de déshonorant s'y fut commis...De même voilà ce que j'ai entendu raconté par le saint abbé Jean de Belleville. Dans une certaine abbaye qu'il m'a nommé mais dont je ne veux pas répéter le nom pour ne pas avoir l'air de les montrer du doigt, alors que les moines étaient réunis dans la chœur un vacarme énorme se fit entendre la foudre tomba dans l'église et brûlant  le plancher  et d'autres endroits;  Elle blessa grièvement quelques moines parmi les plus âgés, épargnant les plus jeunes qui étaient innocents. Elle pénétra les premier tout en finesse, par le nez,rasa et brûla les poiles du bas de leurs corps ainsi que leurs parties génitales, leur infligeant de graves blessures. Je ne me souviens toutefois plus si quelques-uns en moururent"""" 
Saints et damnés La Bourgogne du moyen âge dans les récits d'Etienne Bourbon inquisiteur (1099-1261)



 La porte latérale Ouest dans un excellent état de conservation est du plus pur style.
 

 Comme souvent, dans l'art roman les colonnes ne présentent pas de décors symétrique.
Torsadée à gauche, elle est munie de losanges sur celle de droite.
  Le chapiteau de celle-ci est orné d'une sirène bicaudale mâle.

 Ou bien a-t-on, lors d'une réfection "coupé ses cheveux" afin de lui supprimer ce symbole ancien de la dépravation.  

La porte Est, ornée de palmes est dans le même état.  
 Les colonnes sont les mêmes que sa soeur jumelle mais leur décors est inversé.


Ici  le chapiteau intéressant est aussi inversé. En le détaillant à présent il évoque fortement une des sculptures intérieures que nous verrons plus loin.

 Pour moi c'est un félin portant des végétaux dans sa gueule.


La nef nous le verrons de l'intérieur a été "gothisée" 14ème siècle.



En même temps  l'abside fut surélevée en style ogival.
 On a par malheur supprimé l'abside en cul de four et on a gardé les deux chapelles latérales orientées.


On remarque les fenêtres de style limousin et mauriacois, entourés de boudins simples. .
Le vue d’ensemble présente un style confus et peu heureux de ce côté.


La nef très sombre, n'est pas d'un style roman pur. 


Rien de transcendant dans cette abside sans caractère! 


 A l’exception des piliers des collatéraux, pas franchement gothique non plus.


Qu'en penser!

  "Mon Maître Pierre Moulier" nous le dira.  
Le chapiteau est orné d'oiseaux (jars) accolés tête contre têtes.
Je ne me souviens plus où j'ai vu ça dans le cantal. 


 Ce sont les chapiteaux de la travées centrale qui sont le plus intéressants.
Deux personnages tenant (peut être) l'un une bible ou jouant de la chifonie et  l'autre d'une vielle médiévale ou rote.
Ce qui me surprend, c'est que ce dernier est un instrument Gallois.
                    
 Ici, haubert, écus, et et épées, le combat des chefs.


Scène complexe : Deux démons croquent un serpent que l'homme tente de repousser.

















Trois atlantes supportant des doubleaux.
Les piliers des 9 travées, présentent à mi-hauteur des consoles symbolisant les vices et les vertus.

Ici le félin dont le "frère se trouve à la porte latérale Est.

Un bouc aux sabots d'or ou un animal portant un bonnet d'or, broutant.
Etrange symbolique.


Les oreilles d'or! Symbole de l'écoute de l'autre? Ca rentre d'un côté et ressort de l'autre!!



Personnage coléreux se transperçant la langue. A son côté un petit pain et un objet rond.


Un personnage aux oreilles d'or buvant à la bouteille ou jouant de la corne.


 Sous le christ en croix, un personnage joue du frestel (et non free-style) instrument de musique médiéval. 

Deux colombes boivent au même calice.



Le lion est très présent dans la sculpture médiévale.


L'ancêtre du mac Do?

J'ai du mal à interpréter ce "modillon" - Ange aux cheveux d'or? 


"le nageur" épuisé?

Une vache avec des cloches stéréos?

J'ai vu hier sur un blog que ces figure pourraient être de nature ésotérique ou  des "messages" pour tromper la vigilance des inquisiteurs.  
  
Je ne pense pas qu'il faille voir une quelconque marque d'ésotérisme, ni  de contre-inquisition. Je remercie néanmoins la blogueuse de m'avoir gentiment cédé ses photos qui portent le nom de son blog. 

Pour moi, ils sont des messages de sagesse populaire pour  évoquer l’attention à l’écoute des sermons des prédicateurs, prévenir le pécher de gourmandise, la colère, l’intempérance..... .   Enfin! peut être.
  
L'inquisition a été introduite en 1199 par le pape innocent III. Soit au XIIème siècle.    
Or ces sculptures naïves datent de l'époque romane (XI et XIIème siècle) et ne semblent presque plus utilisées telles qu'elles à l'apparition du style gothique vers 1140.
Les sculpteurs de l'âge roman étaient des ignorants et les paroissiens aussi. Ils  voulaient représenter sur les chapiteaux ou les modillons (voir mes billets sur le sujet) des figures, des scènes ou portraits représentant les tares de la société : la luxure (lapin ou lièvre) le vice (personnages ou animaux montrant leur sexe), l’avarice (personnage avec une bourse autour du cou tiraillé par des démons), la gourmandise (personnage mangeant une galette), la précarité de la vie (loup ou chien avec un os dans gueule (les cimetières étaient implantés au pieds des églises).  

On voit aussi des animaux mystiques,  d’autres bien réels, des têtes d’hommes tirant la langue, d’autre grimaçant.... bref tout un bestiaire et plein de sculptures cocasses.

Les sirènes hommes ou femmes montrent la luxure : torse nu, cheveux défaits, symbole ancien de la dépravation.