22 juillet 2014

Le Cambodge - une cérémonie funèbre bouddhiste à Oleng.

 Tout d'abord je précise à mes amis cambodgiens qu'ils peuvent traduire mon texte en Khmer e utilisant le module situé en haut à droite de mon blog. Il suffit de choisir la langue sur le déroulant.

First of all I specify to my Cambodian friends that they can translate my text into Khmer   using the module situated above on the right by my blog. It is enough to choose the language  on unwinding  it .


ដំបូង ខ្ញុំសំដៅលើមិត្តភ័ក្ត្រកម្ពុជារបស់ខ្ញុំដែលអាចបកប្រែអត្ថបទរបស់ខ្ញុំជាភាសាខ្មែរ ដោយប្រើប្រាស់អក្សរនៅស្តាំដៃខាងលើ។ វាគ្រប់គ្រាន់ក្នុងការជ្រើសរើសភាសា៕

This is a translation in Latin:

 Dom Bong knhom Sam dao ler mit pheak Kampuchea ro boas knhom dae arch bork pre art ta bot ro boas knhom Chea pea sar khmer doy bre bras art sor khang sdam dai. Vea kroup kran knoung ka chres res Phea sar. »
 

Le jour de la cérémonie tout le monde est en tenue de deuil. Le blanc comme chez nos frère musulmans avec parfois quelques touches spéciales,  un pantalon noir ou sombre pour les hommes ou les femmes. Le sac LV n'est pas obligatoire surtout si c'est une copie.

Les petits enfants peuvent porter outre les habits blancs,  un bandeau ceint sur le front avec une pastille de tissus rouge. Ca fait un peu kamikazes. 

Pendant que les cordons bleus de la famille et du village, ou des amis venues aider la famille en préparant les repas dans la gaieté, il faut le reconnaître, Eng s'occupe de James, le dernier né de Sophy. Souvenez vous qu'en Khmer le PH  se dit bien P. Et non F. Le préfixe SO est sensé apporter le bonheur à celui ou celle qui le porte.


Les plus âgés (es) du village confectionnent des objets en papier. Ces objets voyageront avec  le défunt. Ils seront brûlés à la fin de la cérémonie par le chamane au pieds de la tombe. Pour les fabriquer on utilise des feuilles de papier d'environ 15cm sur 10cm sur lesquelles sont imprimés des rectangles dorés, argent ou les deux en même temps. On remarque une liasse sur les genoux de la dame droite nous faisant face.



Une liasse! En effet ces papiers représentent, m'a-t-on dit une sorte de billets de banque pour payer son voyage céleste. Plus il y  en a plus vite voyagera l'âme du mort. Ils sont pliés en forme de bateaux, de mitres  ou d'autres symboles.


Ils ont une façon de faire les bateaux célestes!! Je leur ai montré comment nous faisions les nôtres en classe. Craignant un peu le courroux des anciens (et des divinités). Ils se sont mis à imiter ce nouveau pliage. 


A midi au son des mélopées et prières traditionnelles nous prenons le repas traditionnel. 
Un porridge Khmer ou Bor Bo. A base de riz, de légumes, de viande de poulet et de poisson, proximité du Mékong oblige. Pas mauvais.

Après le repas, le moine de service vient dire les dernière prières pour la  morte. Il alterne ses recommandations de l'âme avec le chamane qui est toujours présent.


 A gauche mon ami Bunrith cousin Sopheap et de ses soeurs. Une tronche! Il milite dans plusieurs organisations locales.  A droite un cercueil recueillant les cendre du mari mort plusieurs années plus tôt. Ils seront réunis pour ce long voyage.

Non!! Contrairement à ce que demandait une amie sur mon facebook en avril, ça n'est pas une réunion Cochonou. La nappe est bien recouverte de tissus blanc et rouge et les femmes portent un Krama traditionnel noué en travers du buste.

Une anecdote à ce sujet. Nous nous promenant dans Phnom Penh avons rencontré deux jeunes française. L'une s'inquiétait que je porte moi aussi cette écharpe. " Vous n'avez pas peur de porter cet emblème des Khmers rouges?"" Eh bien non. C'est une écharpe que beaucoup de gens portent encore
surtout dans les campagne pour se protéger des moustiques, du soleil et s'éponger le visage. Pratique.


Le convoi funèbre s'ébranle. Les deux cercueils sur la charrette tirée et poussée par les villageois prend la direction du lieu d'inhumation. Mon Guillaume se mêle à la famille.

C'est parti!! Tout au long de la route sont chantées des litanies et tous les dix pas un gong retentit.
                                  

La grand mère de Sopheap et de ses soeurs va être enterrée dans un verger lui appartenant. Avec d'autres membres de la famille. Ses deux fils vêtus de blanc précèdent le convoi. L'un d'eux porte un voile sur la tête. Un cordon fait de feuilles de cocotiers tressées enserre le tissu. Il est relié au cercueil.

Enfin le convoi pénètres enfin dans le verger, non sans peine.


Les moines sont déjà la. La pagode n'est pas très éloignée.  Je l'ai d'ailleurs visitée le matin même.


A l'entrée du lopin de terre un seau en plastique contient des pétales d’hibiscus, de jasmins divers et de pleurs diverses ainsi que de rondelles de citron vert. 
Du plus bel effet.
J'en ignore l'usage. Je pense que ça doit être utilisé pour laver les mains des participants au cortège.



Après avoir fait plusieurs  fois le tour de la tombe en jetant des boutons de jasmin à terre, la famille se prépare à descendre les cercueils dans la fosse bétonnée au préalable.

 
Pendant ce temps les moines semble s'impatienter. 
"c'est quand qu'on bouffe, votre sainteté?"
Devant eux des décorations faites avec des boutons de lotus blancs, des récipients contenant des victuailles; riz, gâteaux chinois, canettes de bière  (hé oui!!)


On dégage le catafalque pour faire de la place.


Le fils aîné et ses vêtements de cérémonie.


Son frère se prépare à l'abriter du soleil.

On se met en place pour les prières.

Avant leur intervention  les moines prennent une collation. 
On  prie mieux le ventre plein c'est bien connu
 NOTA
 Pour remettre une obole ou un aliment à un moine il faut se prosterner.
 Les femmes ne peuvent le faire que par l'intermédiaire d'un homme. Bande de machos!!


Le coussin de fleurs de lotus.


Enfin son éminence entre en scène.


De sa voix gutturale il égrène  les prières. Vite fait, bien fait. Ils ont la dalle.

 Et c'est la cérémonie chamanique.

Sous les incantations de l'officiant on brûle les billets de voyage céleste.

Jusqu'au dernier.

Les officiants partis, c'est à la famille de remettre la terre en place.


Sous le regard des femmes qui elles aussi se restaurent. On mange tout le temps au Cambodge.

Pas facile de déplacer un tel monticule qui doit recouvrir les deux piquets.
Avec quelques pelles et des paniers d'osier. 
Avez vous essayé de manier une pelle, pieds nus ou avec des tongs?
Durs durs les arpions.


Voilà le résultat. Ici une tombe de la famille déjà ancienne. Ses bras semblent nous accueillir. 
Très peu pour moi.

Et tout le monde rentre chez sois par le chemin des écoliers.

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Vince "Africantal"